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Medical - Dossier Morphine |
La morphine est le plus puissant des alcaloïdes extraits des fruits verts de l’opium du pavot.
Friedrich Wihelm Adam Sertüner (1783 – 1841)
L’armée sera elle aussi très intéressée par la morphine, afin de pouvoir soulager ses blessés sur les champs de bataille, avant de pouvoir les évacuer sur l’arrière. Les premières utilisations de l’ère moderne, seront effectuées en 1918, au cours de la première guerre mondiale. Le Medical Corps, ayant retenu un kit hypodermique déjà en usage pour les médecins civils et fabriqué par Parke-Davis & Equipment depuis les années 1906 Ce kit était composé d’une boite métallique avec des alvéoles de rangement, pour contenir une seringue, des tubes en verres avec des médications et des aiguilles.
Au cours de la deuxième guerre mondiale, la morphine sera utilisé sur tous les théâtres d’opération, dont l’administration aux blessés, ne sera effectuée que par les sous officiers et par les officiers du Medical Department. Elle sera présentée sous deux formes. En cachet à dissoudre dans de l’eau stérile (Morphine Sulfate) et par injection (Morphine Tartrate) avec une seringue à usage unique (Syrette).
La première version militaire sera issue du commerce civil, en un cachet de 0,008-Gm (1/8-grain) de Morphine Sulfate déshydratée. Le sulfate de morphine est obtenu par réaction de la morphine en solution hydroalcoolique (eau + éthanol) avec de l'acide sulfurique dilué. Le sulfate a la particularité d'être un pentahydrate incluant deux molécules de morphine.
Son utilisation nécessité de dissoudre le cachet dans 10ml d’eau stérile et d’aspirer la solution avec une seringue hypodermique. Ce procédé restera en usage jusqu’en 1941, suite à l’arrivée de la nouvelle seringue jetable. Mais malgré cela, de nombreux officiers du Medical Department, conserveront l’usage du kit Hypodermic dans leur sacoche, tout au long du conflit.
Case Hypodermic - Item No. 9355000
A partir de 1940, le Surgeon General du Medical Department, souhaitant apporter une solution plus simple dans le mode d’injection, se tourne vers un brevet de 1939 de la E-R. Squibb & Sons de New York (U.S. Patent No. 2.219.301) constitué d’une seringue à usage unique. Cet objet convenant aux nombreux points que souhaités les bureaux du Surgeon General. Le premier étant de pouvoir en tous lieux et en toutes circonstances, de pouvoir effectuer rapidement une injection d'une dose de morphine, sans préparation au préalable. Le deuxième point se voulant être dans la mise au point d’une solution pour pouvoir équiper des troupes n’ayant pas d’assistance médicalisée, afin qu’ils puissent effectuer une administration de morphine, sans l’assistance d’un officier médecin. Le Medical Department retiendra, pour cette solution, la morphine Tartrate, plus puissante contre la douleur, mais aussi pour sa qualité de préservation. Le Tartrate de morphine est obtenu par réaction de la morphine avec de l'acide tartrique.
Procédures sur l'utilisation de la syrette de morphine (FM 21-11):"Retirer l'extrèmité transparente du tube-seringue. Saisir la boucle en fil de fer métallique et l'enfoncer, pour percer l'orifice scellé, en tournant si besoin. Avoir soin de ne pas toucher l'aiguille. Retirer et jeter le fil métallique, piquer l'aiguille dans la peau, l'enfoncer jusqu'à la moitié au moins de sa longueur et injecter la morphine en appuyant lentement sur le tube-seringue, à l'extrémité opposée à l'aiguille. L'injection doit être faite dans une partie du corps qui peut être mise à nu le plus facilement et le plus rapidement; telle que le ventre, la cuisse ou le bras. L'effet de la morphine ne se produit qu'après 20 à 30 min. Ne pas faire de seconde piqure avant les deux heures de la première injection".
Il faudra attendre le début de l’année 1942, pour que les nouvelles seringues jetables de morphine soient enfin disponibles dans les dépôts du Medical Department de l'U.S. Army. Elles seront distribuées sous deux conditionnements et uniquement fabriquées par la société E-R. Squibb & Sons de New York, afin de ne pas payer des droits sur le brevet.
La boîte de 5 syrettes de morphine (Item No. 9115500 - Morphine Tartrate, 5 tubes) est prévue pour une utilisation collective. On peut la retrouver dans les différents kits de secours des stations de traitement des blessés, tant que dans les musettes des sous-Officiers et Officiers pour les zones du front. Elle est composée d'alvéoles en carton, pour maintenir les seringues en place. Une étiquette de taxe du département des produits stupéfiants est collée sur le couvercle et sur le dessous de la boîte, obligeant à ce qu'elle soit coupée, pour pouvoir avoir accés au contenu.
La boîte est formée de deux pièces, venant s'imbriquer l'une dans l'autre et maintenues par une bande de papier collé, pour former une charnière. Ses dimensions sont de 76 x 62 x 14mm.
Cet autre conditionnement est quant à lui, prévu pour équiper les kits de premiers secours individuels. La boite ne contient qu'une seule syrette de morphine (Item No. 9115700 - Morphine Tartrate, 1 tube). On retrouve cet article dans différentes pochettes First-Aid Individual (voir tableau). Son usage nécessite une formation au risque encouru par l'utilisation de la morphine. Pour cela, le Medical Department à partir de 1942, inclura une formation obligatoire à chaque soldats, pour l'utilisation des syrettes de Morphine.
Les kits individuals pourvus de la syrette de mophine
Nous avons dans notre collection plusieurs conditionnements différents de ceux que nous avons décrit. Il s'agit d'articles qui seront uniquement fournis par la Medical Department à l'U.S. Navy.
Ces deux boîtes sont fournies dans un kit qui est accompagné d'une ou de deux fioles de Iodine. Ces Kits équipent les différentes trousses de premiers secours de la Navy.
Beaucoup de collectionneurs possèdent des syrettes de morphine non vidées dans leur collection. A savoir que ce produit est classé dans Article L5132-7 du Code Français de la Santé Publique: " Les plantes, substances ou préparations vénéneuses sont classées comme stupéfiants ou comme psychotropes ou sont inscrites sur les listes I et II par arrêté du ministre chargé de la santé pris sur proposition du directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. L'usage illicite ou la détention de l'une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d'un an d'emprisonnement et de 3750 euros d'amende".
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